Jean Luc Chimier novembre 1, 2025 Aucun commentaire

Un secteur indispensable, mais exposé

Le nettoyage professionnel est un maillon essentiel de l’économie française : près de 600 000 salariés et plus de 14 000 entreprises œuvrent chaque jour dans l’entretien des locaux, l’hygiène industrielle, le nettoyage spécialisé (hôpitaux, aéronautique, BTP, sinistres…).
Mais derrière cette utilité sociale se cache un secteur exposé à de nombreux risques :

  • chutes ou accidents lors d’interventions,

  • dégradations accidentelles de matériel ou de locaux chez les clients,

  • exposition à des produits chimiques,

  • vols ou pertes d’objets confiés,

  • litiges liés à la qualité de la prestation.

Sans une couverture adaptée, un seul sinistre peut mettre en péril une petite entreprise ou un auto-entrepreneur.


La RC Pro nettoyage : une assurance obligatoire dans les faits

Même si la Responsabilité Civile Professionnelle (RC Pro) n’est pas légalement obligatoire pour tous les métiers du nettoyage, elle est indispensable et souvent exigée par les donneurs d’ordre (bailleurs, syndics, collectivités, grandes entreprises).

Elle couvre notamment :

  • les dommages matériels (un aspirateur qui raye un sol, une vitre cassée, un produit renversé sur un matériel coûteux),

  • les dommages immatériels (perte de chiffre d’affaires pour le client à cause d’un dégât causé par le nettoyage),

  • les dommages corporels (blessure d’un tiers lors de l’intervention).

Exemple : un agent de propreté endommage un serveur informatique en le nettoyant par erreur. La RC Pro prend en charge la réparation ou le remplacement, évitant à l’entreprise de nettoyage de payer des milliers d’euros.


Des garanties complémentaires à envisager

Au-delà de la RC Pro, plusieurs assurances spécifiques sont recommandées, voire essentielles :

  • Responsabilité Civile Exploitation : couvre les dommages causés dans le cadre de la vie courante de l’entreprise (ex. accident dans un bureau).

  • Assurance des locaux et du matériel : protection contre vol, incendie, dégât des eaux, pour les entrepôts et les équipements (monobrosses, autolaveuses, véhicules).

  • Assurance des salariés : accidents du travail, mutuelle, prévoyance. Indispensable dans un secteur où les conditions physiques sont parfois difficiles.

  • Protection juridique : pour faire face à un litige contractuel avec un client ou un fournisseur.


Tendances 2025 dans l’assurance des métiers du nettoyage

  1. Durcissement des exigences contractuelles
    Les donneurs d’ordre (grandes entreprises, hôpitaux, collectivités) demandent de plus en plus d’attestations d’assurance précises avant d’attribuer un marché. Sans RC Pro complète, impossible de décrocher certains contrats.

  2. Hausse des primes dans certains secteurs
    Les interventions en milieu sensible (santé, industrie, chimie) sont jugées plus risquées. Les assureurs appliquent des surprimes voire refusent le risque.

  3. Intégration de la dimension environnementale
    Avec l’essor des produits d’entretien écologiques et des labels RSE, certains assureurs adaptent leurs offres en intégrant une couverture spécifique contre les risques de pollution accidentelle.

  4. Assurance des micro-entrepreneurs
    Le nombre croissant d’auto-entrepreneurs dans le secteur incite les assureurs à proposer des formules “clé en main”, accessibles et modulables, adaptées à ceux qui travaillent seuls avec un matériel réduit.


Bonnes pratiques pour les entreprises et indépendants du nettoyage

  • Toujours vérifier les exclusions de garantie : certains contrats ne couvrent pas les interventions sur des équipements sensibles (ex. matériel informatique, machines industrielles).

  • Adapter le contrat à la taille et au type d’activité : une micro-entreprise intervenant dans des bureaux n’a pas les mêmes besoins qu’une société spécialisée dans le nettoyage industriel.

  • Mettre en avant ses assurances dans les appels d’offres : une attestation d’assurance rassure les clients et peut faire la différence face à un concurrent moins bien couvert.

  • Former les salariés à la prévention : sécurité au travail, manipulation des produits, respect des procédures… cela réduit les sinistres et donc le coût de l’assurance.

  • Renégocier régulièrement : comparer les offres permet souvent de trouver des garanties plus adaptées ou moins chères.


Conclusion

En 2025, disposer d’une assurance adaptée n’est pas seulement une protection pour les professionnels du nettoyage : c’est un véritable atout commercial.
Qu’il s’agisse de sécuriser un contrat avec une grande entreprise, de se prémunir contre un accident coûteux ou de rassurer ses salariés, l’assurance devient un levier de développement et de pérennité pour ce secteur essentiel de l’économie.

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