Jean Luc Chimier décembre 26, 2017 Aucun commentaire

Contraintes de rentabilité, exigences de qualité, accélération du rythme avec la digitalisation… Le monde professionnel est à l’origine de tensions accrues. Développer une démarche de prévention en matière de santé au travail devient incontournable.

Chutes, risques psycho-sociaux, troubles musculo-squelettiques, exposition aux risques chimiques… Plus d’un million d’accidents du travail, de trajet, et maladies professionnelles ont été reconnus et pris en charge en 2016(1) dont près de 764 000 ont entraîné un arrêt de travail ou une incapacité permanente. Un bilan toujours lourd, qui coûte cher aux entreprises, mais qui prouve aussi qu’il y a urgence à construire une culture de prévention au travail.

Un postulat : l’obligation de l’employeur

Tout employeur a des obligations en matière de santé et de sécurité au travail (article L. 4121-1 du Code du travail). C’est donc à vous de prévenir tous les risques auxquels sont exposés vos salariés, en mettant en place :

– des actions de prévention (risque de chutes, stress, etc.) et de réduction de la pénibilité au travail (bruit, températures extrêmes, etc.) ;

– des actions d’information et de formation (conseils de manutention par exemple) ;

– des moyens adaptés (équipements de protection individuelle, etc.).

Un outil de gestion des risques : le Document Unique

Outil obligatoire à partir d’un salarié, le Document Unique (DU) est une opportunité d’enclencher une démarche de prévention. Il transcrit les résultats de l’évaluation des risques professionnels auxquels vos salariés sont exposés et vous conduit à :

identifier les risques ;

hiérarchiser les risques ;

proposer des actions de prévention.

Le DU doit être mis à jour au moins une fois par an. Le fait de ne pas rédiger de DU est passible d’une amende de 1 500 € (et de 3 000 € en cas de récidive). Mais plus grave, en cas d’accident ou de maladie professionnelle, l’absence ou l’insuffisance du DU contribue à établir la faute inexcusable de l’employeur.

Bon à savoir

Afin d’aider les petites entreprises à faire leur évaluation des risques,

l’INRS développe des applications informatiques sectorielles dans un

logiciel appelé OiRA.

De la prévention des risques à la prévention en matière de santé au travail

L’évaluation des risques professionnels au poste de travail est une première étape mais elle est insuffisante. Une gestion de la santé et de la sécurité au travail n’est efficace que si elle associe tous les acteurs

concernés (chef d’entreprise, salariés, médecin du travail, organisations professionnelles…) et si elle est accompagnée d’une démarche de prévention santé globale concentrée autour de :

– l’environnement et l’organisation de travail (ergonomie, bruit, etc.) ;

– les modes de vie (alimentation, activité physique, tabac, etc.) ;

– l’équilibre vie professionnelle / vie privée (trajet domicile/travail, télétravail, aménagement des horaires pour préserver le bien-être de la famille, etc.) ;

– les facteurs personnels (formation, développement personnel, motivation, etc.).

La prévention santé : une priorité nationale

Une impulsion forte a été donnée par le gouvernement en faveur de la prévention santé. Ces intentions se traduisent à travers les 4 priorités de la Stratégie nationale de santé 2017-2022 annoncées en septembre par Agnès Buzyn, ministre

des Solidarités et de la Santé, et reprises dans le Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale 2018 :

– la prévention et la promotion de la santé, tout au long de la vie et dans tous les milieux ;

– l’égalité aux soins sur le territoire ;

– la pertinence et la qualité des soins ;

– l’innovation au service de l’humain (développement de la télémédecine).

Ce défi de la politique publique ne peut évoluer sans le soutien des entreprises.

(1) Source : Assurance Maladie Risques Professionnels

 

 

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